Par Stéphanie Robert
Pour fêter ses 20 ans, l’INSA Strasbourg rassemblait ses membres du personnel et représentants étudiants, le 13 octobre 2023 pour dresser le panorama de ces 20 ans au sein du Groupe INSA. 20 ans de progression en termes de qualité de formation et d’adaptation aux enjeux contemporains, de développement de la recherche, de partenariats industriels et internationaux, d’effectifs, de patrimoine immobilier…
En 2003, l’établissement faisait le choix de s’allier pour être plus fort, et optait pour le réseau des INSA, dont il partage les valeurs et la vision : « une ambition d’excellence, alliée à des objectifs affirmés en termes de diversité, d’ouverture, une sensibilité accrue aux enjeux sociaux et environnementaux », comme le note le dernier rapport du HCERES[1] (voir encadré), cité par Romuald Boné, directeur. Les intervenants ont chacun souligné ces valeurs, comme socle commun, fédérateur et moteur pour continuer d’évoluer.
Formation : développement et croissance
En 20 ans, la formation en a vu des évolutions. Christelle Gress, nouvelle directrice de la formation met en exergue les plus marquantes : le passage au recrutement post-bac en 2005 et la création de la première année STH (charte des INSA) – Sciences, techniques et humanités-, la réforme du double cursus architecte et ingénieur en 2014, la création du service d’innovation pédagogique, l’accroissement du nombre de masters (10 en 2023) qui couvrent toutes les spécialités…
Elle ajoute le développement de l’approche par compétences et de l’apprentissage, des liens avec le milieu professionnel et les entreprises, de la dimension internationale avec une vingtaine de doubles diplômes en 2023 et des échanges avec une quarantaine de pays.
Les effectifs suivent une courbe croissante, passant de 1 300 à 2 000 étudiants en 10 ans, encadrés par plus de 130 enseignants. Depuis 2005, l’école a diplômé près de 15 000 étudiants.
Des spécialités en constante adaptation aux évolutions de la société
Les responsables de spécialités ont tour à tour présenté les évolutions de leur formation. Le contenu s’est adapté aux enjeux contemporains, notamment le numérique et le développement durable. Cela se traduit par de nouveaux contenus dans toutes les spécialités, par exemple : l’automatisation, l’usine 4.0, les énergies renouvelables, les systèmes embarqués, la rénovation passive, le prototypage, les matériaux innovants, la modélisation numérique…
La pédagogie par projets s’est largement développée, les modules électifs favorisent l’individualisation des profils, et le public étudiant s’est féminisé. Elles sont par exemple 41 % en génie civil et majoritaires en génie thermique, énergétique et environnement. La diversité s’est aussi accrue avec des recrutements plus divers de la 1ère à la 4e année (bac, BTS/DUT, licence…).
L’essor de l’apprentissage
L’apprentissage et la formation continue se sont considérablement développés, avec la mise en place de la Validation des acquis de l’expérience (VAE), la création de masters et l’essor de l’apprentissage. Les spécialités ont peu à peu créé leur filière, depuis la mécanique en 1991 jusqu’au génie civil en 2022 et demain la topographie. Il concerne aujourd’hui près de 30% des étudiants, contre 5% en 2003.
Une recherche orientée vers cinq enjeux sociétaux
Elle s’est structurée en cinq enjeux sociétaux, déclinés dans les INSA (énergie, transports, santé, numérique, environnement)[2]. Aujourd’hui, la recherche à l’INSA Strasbourg, c’est « 70 chercheurs, 70 doctorants, 70 publications par an et 1,5 millions de contrats de recherche (le double par rapport à 2008) » note Pierre Grussenmeyer, directeur de la recherche.
Patrimoine immobilier : extensions et rénovation thermique
À mesure que l’école et les effectifs se développent, le bâtiment de l’INSA s’agrandit, avec la construction du bâtiment E de 2003 à 2005, et celle du bâtiment F qui accueille l’école d’architecture de l’INSA Strasbourg, offrant des nouveaux espaces pédagogiques, une meilleure cohérence et une circulation intérieure bouclée via une rue couverte. L’école entreprend également d’importants travaux de rénovation énergétique depuis 2014.
Une vie étudiante foisonnante
La vie étudiante est de qualité et la vie associative très riche, note le comité HCERES. Coline Grimal, vice-présidente interne du Bureau des élèves, évoque l’augmentation du nombre de clubs, notamment en lien avec les préoccupations sociétales, comme la prévention des violences sexistes et sexuelles. Par ailleurs, une deuxième résidence étudiante a été construite en 2012 (Maison de l’ingénieur et de l’architecte 2), et la première rénovée en 2019, souligne Damien Edel, vice-président Prospective de l’association des diplômés Arts et Industries.
Une « mise en commun de la matière grise » pour évoluer encore
Chaque INSA continue de faire évoluer le modèle INSA pour l’adapter au monde contemporain, dans un « esprit pionnier », note Bertrand Raquet, directeur du Groupe INSA. « L’ingénieur, ce « philosophe en action » selon Gaston Berger, qui est-il aujourd’hui ? Au sein du Groupe, nous avons la capacité à mettre en commun la matière grise, pour ensemble aller plus loin. Ainsi, nous avons défini un nouveau référentiel de formation avec le Shift Project pour mieux intégrer les enjeux climat-énergie. Nous avons cette double ambition : à la fois l’exigence d’excellence académique et l’ouverture aux diversités. Notre fierté, c’est de ne pas être une école comme les autres.»
Les photos prises des membres du personnel seront envoyées par le service communication, de manière individuelle.
Émotion
« Je suis émue et impressionnée par toutes ces évolutions, ça foisonne, vous travaillez d’arrache-pied, en continu, c’est magnifique, je suis fière de vous » confie avec chaleur Marie-Christine Creton, directrice de 2000 à 2009. Même émotion pour Marcel Schott, président du Conseil d’administration à ses côtés : « J’étais très heureux de cette transformation dans laquelle je me suis investi car l’INSA m’a tout donné : je suis diplômé de l’INSA Lyon, d’origine modeste, je n’aurais jamais été ingénieur sans l’INSA ».
Un établissement « agile, enraciné, ambitieux, conduisant à la réussite des étudiants »
Récompense du travail de toutes les équipes, le dernier rapport du comité HCERES, synthétisé par Romuald Boné, souligne « l’agilité de l’établissement, enraciné dans son territoire, qui a su nouer des partenariats solides avec l’industrie, une politique de ressources humaines très active, une stratégie immobilière ambitieuse et cohérente, une recherche pleinement intégrée dans la politique de site, (…) en phase avec les politiques nationales. L’offre de formation est cohérente et originale, visible et attractive, déployée largement en apprentissage, conduisant à un très haut taux de réussite des étudiants».
Synthèse réalisée à l’issue de la soirée des 20 ans de l’INSA Strasbourg du 13 octobre 2023, grâce aux interventions de Romuald Boné, Christelle Gress, Pierre Grussenmeyer, Hakim Remita, Sébastien Poli, Olivier Piccin, Marc Védrines, Hervé Pelletier, Thomas Lafont, Lazaros Mavromatidis, Vincent Steiner, Jean-Baptiste Bouvenot, Gilbert Ferhat, Marie-Christine Creton, Marcel Schott, Marc Renner, Damien Edel, Bertrand Raquet, Pierre Shruoffeneger, Coline Grimal.
Cet événement a été organisé par le service communication de l’INSA Strasbourg, en lien avec les services du patrimoine, la direction des systèmes d’information et du numérique, le service d’innovation pédagogique.
Le service communication tient à les remercier ainsi que Christelle Gress, Eric Louvel, Mathieu Koehl, Tristan Fauvin et Amir Nahavandi qui ont contribué au bon déroulement des visites des bâtiments.
à lire également :
20 ans à l’INSA Strasbourg, publié sur le blog génie mécanique de l’INSA Strasbourg
[1] Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur