Diplômes d’architecte : quelles tendances pour la session 2015 ?

Par Véronique Zeller le 14 octobre 2015

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Venant clôturer trois semaines de charrettes et cinq années d’études, l’annuelle remise des attestations de diplôme s’est déroulée vendredi 2 octobre à l’INSA de Strasbourg, à l’issue des soutenances. L’engagement de l’architecte dans la société était au cœur de l’analyse de Michel Guthmann, architecte à Paris et président du jury.

L’amphithéâtre Arts et industries était comble vendredi dernier et l’ambiance aussi chaleureuse qu’emplie d’émotion, mêlant la joie au soulagement. La veille, les étudiants soutenaient leur projet de fin d’études devant le jury. On les voyait encore découper les dernières pièces de leur maquette quelques minutes avant l’heure fatidique. Le nom « charrette » viendrait de là, nous dit-on, des étudiants architectes parisiens qui, au 19e siècle, finissaient leur maquette jusqu’à la dernière minute et l’apportaient sur un chariot…

43 projets, 70 membres de jury

43 projets architecturaux ont été soutenus la veille et évalués par un jury plénier de 70 membres, divisé en 5 jurys. Ce jury plénier est composé à 30 % d’enseignants de l’INSA de Strasbourg et à 70% de professionnels, pour la plupart architectes, venus de Paris, d’Amsterdam, du Caire, de Lausanne… Un seul projet de fin d’études n’a pas été validé, mais l’étudiant pourra présenter un nouveau projet plus abouti l’année prochaine. Cette exigence est, pour Marc Renner, directeur de l’école, un gage de la valeur de ce diplôme.

L’architecte et l’engagement

A l’issue des délibérations, le président du jury plénier, Michel Guthmann, a dressé le bilan de cette cuvée 2015. Il a placé l’engagement de l’architecte au cœur de son message, à l’heure où, selon lui, sa position dans la société est fragilisée, où le métier est « un combat de tous les instants ». « L’enthousiasme, la conviction et l’engagement dans ce que l’on fait sont une condition sine qua non pour poursuivre dans cette voie ». Une des raisons pour laquelle le projet de Chloé Francou (réhabilitation du centre de tri postal d’Avignon pour un projet de réinsertion sociale) a été distingué cette année. « Pour cette valeur de l’engagement de l’architecte dans la société, auprès des hommes et des femmes au quotidien ». Mais ce n’est pas la seule façon d’être architecte : « Nous avons eu de très beaux projets de construction, plusieurs portent sur le renouvellement urbain, un champ disciplinaire très riche, actuel et engageant. Nous avons eu la preuve que l’on peut, avec passion, faire des propositions qui transforment la société et la vie de nos concitoyens. C’est l’essentiel de notre métier » a-t-il souligné.

Renouvellement urbain et réhabilitations

Il a cependant regretté que la question environnementale ne soit pas suffisamment centrale et intégrée dans les propositions (en matière d’énergies, de réemploi, de matériaux, de process…). Il a terminé en prodiguant quelques conseils aux étudiants, notamment sur le choix pertinent des supports pour la soutenance (éviter la surabondance) et la nécessaire maîtrise de la présentation orale (concision). « C’est un métier au service des gens. Le facteur humain doit rester central dans votre réflexion » a-t-il conclu.

Louis Piccon, directeur du département architecture, note quant à lui l’abondance de projets qui questionnent les reconversions, les réhabilitations de bâtiments ou de quartiers. Une préoccupation qui marque les étudiants.

Ceux-ci ont applaudi avec vigueur et chaleur l’équipe pédagogique du département d’architecture et Bernard Pagand, leur enseignant tout fraîchement retraité. L’estime et la gratitude qui en émanaient sont sans doute son plus joli cadeau de départ.

Voir ici l’ensemble des projets de fin d’étude 2015

Les projets sont exposé à l’INSA jusqu’au 24 octobre.

Stéphanie Robert

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