Entretien – Mehdi Naoui ou l’engagement associatif étudiant

Par Véronique Zeller le 13 avril 2016

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Mehdi Naoui, en 4e année de plasturgie, vient de laisser sa place à la présidence du bureau des élèves (BDE) de l’INSA Strasbourg. Mais il est loin de chômer ! En tant que vice-président du bureau national des élèves ingénieurs (BNEI), il s’investit désormais à l’échelle nationale. Un réseau très bien organisé qui n’a rien à envier à celui des entreprises.

 

Vous passez le relais à Isabelle Delacour la présidence du BDE. Que retenez-vous de cette année comme président ?

Notre programme était notamment de proposer des événements culturels, pour montrer que l’on peut s’amuser autrement que dans les soirées étudiantes classiques. Nous avons lancé L’INSA a un incroyable talent, sur le modèle de l’émission télé. La salle était comble, ça a très bien marché, il y aura d’autres éditions et le concept a même essaimé dans les autres INSA. Nous avons aussi lancé la soirée festival, en invitant uniquement des groupes de musique formés par des étudiants de l’INSA Strasbourg. Un petit festival avec du jazz, du rock, de la musique électro… Elle a aussi rencontré un franc succès. Ces nouveautés  sont mes deux grandes fiertés.

Les statuts du BDE imposent 70% de nouveaux entrants dans l’équipe, ce qui assure un juste équilibre entre transmission et renouvellement. Chaque équipe reprend le savoir-faire et les réussites de la précédente, et essaie d’améliorer ce qui peut l’être pour proposer des événements qui plaisent à tous.

 

Était-ce votre première expérience associative ?

J’ai intégré le BDE en 2012-2013, en première année, comme responsable événement. Je m’occupais de l’accueil et de l’intégration des nouveaux venus avec l’organisation de sorties (patinoire, culturelles…). Je me suis pris au jeu. Ça m’a fait plaisir de voir que tout le monde s’amusait et de participer à la cohésion de l’école, au bien-être des autres. C’est ce qui m’a motivé à me présenter en 2015.

 

La fonction doit représenter un investissement important ?

J’y consacrais 1 à 2 heures par jour, entre la gestion du courrier, des partenariats, des sponsors, de l’équipe, des projets. C’est en travail en continu pour offrir le meilleur aux élèves. Il faut être passionné car cela laisse peu de place à d’autres activités.

J’ai appris à gérer une équipe de 35 personnes et environ 60 000 € de budget. Je mets aujourd’hui ces compétences au service du BNEI, qui regroupe 135 000 étudiants de 200 écoles d’ingénieurs. J’avais envie de voir ce que proposaient les autres écoles d’ingénieurs et de continuer à m’investir pour la vie des élèves ingénieurs et leur avenir.

 

Quelles sont vos missions et actions en tant que vice-président du BNEI ?

C’est le réseau national des BDE des écoles d’ingénieurs françaises, il est organisé en bureaux régionaux. J’ai participé à la création du BREI Alsace.

Nous sommes vraiment dans une dynamique d’échange d’expériences. J’ai un rôle de formation et de représentation, je me déplace chaque week-end pour donner des formations aux membres des BREI de France. Nous avons un catalogue de 80 formations : stratégies de communication, leadership, gestion de projet, relation avec les administrations et les élus du BDE, relecture des contrats, etc. J’ai été formé pendant mon premier mois de mandat et c’est maintenant moi qui forme les autres.

Lorsque le BNEI doit se prononcer sur des mesures étudiantes, il recueille les contributions de tous les membres pour parler d’une voie unique et représentative. Nous agissons aussi pour favoriser la prévention contre les addictions, pour la sécurité routière dans les soirées, nous relisons les contrats pour protéger les associations étudiantes, nous organisons des séminaires, un congrès…

 

C’est passionnant. Je travaille avec des personnes de toute la France, c’est une entreprise. Je suis pris chaque week-end, j’ai des réunions 2 à 3 soirs par semaine, sans compter la gestion de l’équipe. Ce qui me plaît le plus, c’est d’aider les autres, l’échange et l’utilité. La reconnaissance est mon meilleur salaire.

 

Quels sont vos projets ? On vous sent tellement investi qu’on vous imagine difficilement ailleurs que dans ce rôle de moteur et coordinateur…

J’aimerais sanctionner ces compétences par un master en management, et ensuite monter ma boîte, peut-être avec mon colocataire, également étudiant à l’INSA. J’aime la direction de projet, la gestion d’équipe. L’idée d’être mon propre patron me séduit. Travailler dans une grande entreprise  n’est pas mon objectif.

Mon rêve encore plus grand : l’humanitaire et construire des projets d’avenir dans les pays en voie de développement.

 

bde-insas.fr

 

Propos recueillis par Stéphanie Robert

Crédit photo : Stéphanie Robert

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Crédit photo : DR

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