La synergie école-entreprises-entrepreneuriat pour une innovation responsable

Les défis climatiques, énergétiques et sociétaux appellent à des solutions concrètes, innovantes et collectives, mettant en synergie la formation d’ingénieurs agiles et responsables, la recherche appliquée et les entreprises. A l’occasion de ses 150 ans, l’école a réuni lors d’une table ronde des acteurs illustrant cette dynamique pour une innovation au service du bien commun.

Par Léa Walter le 27 novembre 2025

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Par Stéphanie Robert

La lutte contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre, la prévention des risques industriels et l’assistance aux pompiers : ce sont les enjeux environnementaux et sociétaux auxquels Théophile Paul et Simon Lakhlef veulent apporter une réponse avec leur start-up. Tous les deux sont diplômés de l’INSA Strasbourg et entrepreneurs. Ils ont trouvé dans leur parcours d’ingénieur les compétences et les ressources pour entreprendre et innover : une formation solide et transversale, une expérience en recherche, un encouragement de l’école dans l’entrepreneuriat et le soutien de la SATT Conectus, société d’accélération du transfert de technologies.

Batteries électriques et sécurité incendie

Théophile Paul, diplômé en génie électrique en 2018, a mené sa thèse au laboratoire ICube avant de porter le projet de start-up OptHySource, issu de ses travaux pour améliorer les performances et la durée de vie des batteries des véhicules électriques. « Le concours Mature Your PhD de la SATT Conectus m’a donné envie de me lancer, ainsi que la communication de l’école en faveur de l’entrepreneuriat. La SATT a eu confiance dans mon projet et a décidé de le soutenir » raconte-t-il.

Simon Lakhlef, lui, s’est intéressé à la sécurité incendie des sites industriels. Diplômé en mécatronique en 2023, il a créé Weewio, qui propose des outils numériques de gestion des risques et d’assistance aux pompiers. Il a pu concevoir son projet en bénéficiant d’une année de césure, grâce au statut national d’étudiant-entrepreneur de sa deuxième à sa cinquième année, et en y consacrant son projet de fin d’études.  « J’ai créé mon projet d’entreprise grâce à l’INSA Strasbourg qui m’a soutenu. En 2024, j’ai signé un partenariat avec l’école, à l’instar d’une grande entreprise, et j’ai accueilli des stagiaires INSA » explique-t-il.

Agilité et autonomie

« Nos apprenants devront résoudre des problématiques qui n’existent pas encore. Ils auront besoin de compétences transversales, notamment l’agilité, l’autonomie, la réflexion, la curiosité et la capacité à collaborer avec d’autres domaines » souligne Christelle Gress, directrice de la formation à l’INSA Strasbourg. Ce que confirme Théophile Paul : « Il faut être curieux, savoir s’adapter et s’entourer ». Et Simon Lakhlef : «  Mon projet a pris une autre dimension lorsque je me suis associé avec un diplômé de l’École de management de Strasbourg, qui a apporté la dimension commerciale et marketing ».

Il a aussi bénéficié de l’écosystème start-up alsacien pour enrichir son réseau et accroître sa visibilité. Dans cet écosystème, la SATT Conectus est un acteur incontournable dans son soutien à l’innovation alsacienne. Elle accompagne les chercheurs dans leurs collaborations avec les industriels et identifie les inventions pour les mener vers l’innovation. « Une première étape consiste à protéger l’invention par un brevet, puis, si elle est utile à la société, accompagner le projet dans sa maturité en le finançant et en identifiant un marché » explique Emmanuel Poteaux, son président.

« L’école est un lieu de rencontre entre entreprises et apprenants »

« Notre observatoire des métiers nous aide à relier la formation à l’évolution du monde socio-professionnel, indique Christelle Gress. Cela se concrétise notamment par les collaborations avec les entreprises via les projets de fin d’études, projets de recherche technologique ou projets étudiants, en réponse à leurs besoins. L’école est un lieu de rencontre entre entreprises et apprenants ».

Partenaire historique de l’école, Hager Group recrute régulièrement des diplômés en génie électrique, mécanique, mécatronique ou plasturgie. « Nous nous appuyons sur les compétences de l’école (alternance, stages, projets étudiants) pour progresser dans la gestion de l’énergie et la réduction de l’empreinte environnementale de nos solutions, deux de nos enjeux majeurs » explique Jean-François Bonnardot, directeur de l’ingénierie et des opérations.

Des projets porteurs de sens

Pour Christian Clisse, consultant en innovation responsable et enseignant à l’INSA Strasbourg, les chaires de formation et de recherche, comme la toute récente chaire Pari (Plasturgie ambitieuse, responsable et innovante), soutenue par sept mécènes dont Hager, illustre cette volonté de co-construire des solutions industrielles durables. « C’est collectivement que l’on peut relever ces défis » affirme-t-il.

« Il faut rêver et être ambitieux. Et l’école a cette vocation de former des ingénieur.es responsables » poursuit-il. « Ces projets sont porteurs de sens, rappelle Emmanuel Poteaux. Chacun porte en soi un bout de responsabilité pour une société meilleure ».

 

 

Table ronde du 9 octobre 2025, animée par Samia Rebii, étudiante en double parcours architecte ingénieur, lauréate du concours Le Jeudi de l’éloquence du Groupe INSA.
Participants : Simon Lakhlef, président cofondateur de Weewio ;  Théophile Paul, porteur du projet OptHySource ; Christelle Gress, directrice de la formation à l’INSA Strasbourg ; Christian Slisse, consultant et enseignant à l’INSA Strasbourg ; Jean François Bonnardot, directeur principal de l’ingénierie et des opérations chez Hager ; Emmanuel Poteaux, président de la SATT Conectus.

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