L’apprentissage des langues à l’INSA de Strasbourg – 2 – L’anglais ou l’allemand en projet

Par Véronique Zeller le 04 février 2016

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Savoir présenter un projet d’ingénieur à l’oral est une chose. Maîtriser l’anglais professionnel aussi. A l’INSA de Strasbourg, on combine les deux. En 5e année, les élèves doivent présenter leur projet de spécialité en anglais, ou en allemand. Un exercice très formateur, plébiscité autant par les étudiants que par la CTI, la commission des titres d’ingénieur.

A l’INSA de Strasbourg, l’apprentissage des langues, et en particulier de l’anglais, est progressif. De général en 1ère année, il devient graduellement plus technique : les sciences et techniques en 2e année, la communication en entreprise et l’anglais de spécialité en 3e année, l’anglais des affaires en 4e année. Et en 5e année, c’est exclusivement l’exercice de la présentation de projet en anglais. Il existe aussi en allemand pour ceux qui ont choisi le parcours « deux langues fortes ».

Outil de communication professionnelle

Floriane Ballot, pour l’anglais, et Angelika Hammann, pour l’allemand, préparent et accompagnent les étudiants, en collaboration avec les enseignants de spécialité, dans le cours de projet. A la difficulté technique s’ajoute celle de l’anglais comme outil de communication professionnelle de l’ingénieur. « L’objectif est qu’ils soient tous capables de présenter leur projet en anglais, dans le détail, avec powerpoint mais sans note. Cet exercice existe à l’INSA depuis 15 ans et il fonctionne très bien, la demande est très forte de la part des étudiants. A l’avenir, nous allons essayer de l’avancer en 4e année » indique Floriane Ballot, responsable des langues.

Solar street light

Bastien, Cédric et François, étudiants en génie électrique ont par exemple présenté leur projet de lampadaire solaire, piloté par smartphone, conçu pour une capitale africaine : conception, constituants électriques, tests réalisés, fonctionnement, etc. « The converter is able to reduce the voltage after the solar panel (…). We wanted to build a compact and convenient solar street light » expliquent-ils. L’accent est encore imparfait, les phrases parfois hésitantes, mais l’essentiel est là. Ils se sont entraînés tout au long du semestre, avant l’évaluation finale en janvier. A l’issue, Floriane debriefe avec eux, leur donne des conseils, corrige leur vocabulaire, leur prononciation ou leur grammaire. Parallèlement à cet exercice, on leur demande aussi de rédiger leur rapport en anglais. «Comme le sujet nous intéresse, c’est moins difficile qu’à première vue. En parlant anglais toutes les semaines, je me sens maintenant plus à l’aise. Les phrases viennent plus naturellement » commente l’un d’eux.

Produire

L’enseignante ne cesse de constater les bienfaits et les progrès : moins d’erreurs, moins d’inhibition, plus de confiance et de fluidité. « On leur demande de produire en anglais, alors que dans le système français, ils sont plutôt habitués aux connaissances passives comme la compréhension de texte. En architecture, l’enseignement existe presque exclusivement sous cette forme. Travailler de cette façon, en équipe, donne un sens à ce que je fais. C’est très agréable, c’est une bulle d’oxygène. » La CTI ne s’y est d’ailleurs pas trompée et a salué positivement l’initiative.

 

Stéphanie Robert

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