Ils viennent de l’île de Santa Catarina au Brésil. Pour quelques mois, ils ont laissé derrière eux les eaux turquoise, les plages et le climat brésilien pour venir en échange universitaire à l’INSA de Strasbourg, grâce à l’accord Brafitec.
Thabata Closs Favero et Daniel Dos Santos Avila étudient le génie des matériaux à l’Université fédérale de Santa Catarina à Florianópolis, capitale de l’État du même nom. Santa Catarina est aussi une île, une destination touristique réputée, pour ses nombreuses plages, sa qualité de vie et son climat tropical où la température moyenne hivernale ne descend pas en dessous de 13°… Autant dire que le dépaysement est total pour eux qui n’ont jamais vu la neige.
La part belle à la pratique
Ils ont 22 et 21 ans, ils se sont rencontrés à l’université. Chacun de leur côté, ils ont commencé à apprendre le français en 2012 et 2013. C’est récent, mais ils s’expriment dans un Français assez riche et fluide, teinté par la chaleur de l’accent brésilien. Ils cherchaient une opportunité d’échange universitaire et ont choisi l’INSA en raison de l’accord Brafitec[1]. « Je pense que la France est la meilleure, car la langue est très jolie et son industrie est très forte ». Ils sont arrivés en septembre, pour un semestre. Ils apprécient les enseignants, l’enseignement à l’INSA de Strasbourg et surtout la part belle qui est faite à la pratique (TP, projets, etc.). « C’est très complet. Les modules sont partagés entre théorie et pratique. La méthode est différente au Brésil : nous découvrons la partie pratique en stage » observe Daniel.
Se moucher ou renifler, telle est la question !
La langue française ne leur pose pas de problème dans la vie quotidienne ni dans les cours, mais ils confient avoir parfois des difficultés à comprendre les autres étudiants qui parlent vite et regrettent de ne pas toujours avoir les mots pour exprimer ce qu’ils aimeraient dire.
Quand on leur demande si quelque chose les étonne ou les amuse chez les Français, ils rient en mettant en avant une différence culturelle que nous n’aurions pas imaginée : se moucher ! Chez eux, ce geste est très impoli. Les Brésiliens se retirent aux toilettes pour se nettoyer le nez. Renifler est moins impoli. « Mais maintenant, on le fait aussi ! » s’amusent-ils.
« Toujours »
Cette expérience de vivre dans un pays étranger a apporté à Daniel plus de confiance en lui, et à Thabata plus d’indépendance. Daniel aimerait devenir chercheur à l’université, Thabata travailler en entreprise, probablement dans le domaine des métaux. « J’ai beaucoup d’options. Si je suis en doute encore, alors c’est bien ! » sourit-elle. « Ma mère travaille beaucoup. Je suis née dans une famille modeste. Mon rêve est de donner une vie meilleure à ma famille ».
« Mon mot préféré en français ? Chaque jour, je découvre un mot nouveau et à chaque fois, c’est mon mot préféré. Je dirais le mot « toujours ». Je me souviens que, lorsque j’ai appris ce mot, je le mettais dans toutes mes phrases. Et ça marchait ! »
Stéphanie Robert
[1] Accord qui facilite les échanges entre les écoles d’ingénieur françaises et les universités brésiliennes